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LA CLE DES CHANTS 

Escapade chantante en Lettonie, juillet 2018

 

 

Cet été, s’est concrétisée l’idée lancée par Michel Sabot, notre chef de chœur, d’assister au festival des Chants et Danses qui se tient à Riga tous les cinq ans et qui s’annonçait plus grandiose encore en 2018, année anniversaire de l’indépendance de la Lettonie.

Les échanges avec l’Institut français de Lettonie à Riga et le contact inespéré avec le chœur de femmes Medicus de Rezekne ont fait évoluer le projet : les choristes de la Clé des chants ne seraient pas seulement spectateurs du festival !

 

 

Dès notre arrivée à Riga, le séjour s’annonce sous les meilleurs auspices. L’hôtel Europa Royale, ancienne maison de commerçants influents, aux riches boiseries et plafonds moulurés, peints et dorés, est l’endroit idéal pour se reposer, se ressourcer et se sustenter tant les buffets sont garnis et les repas copieux ! Il est, de plus, stratégiquement situé en face du parc Vermanes, théâtre de nombreuses manifestations du festival.

 

Il nous suffit donc de traverser la rue pour voir dans le parc évoluer sur des estrades de bois les danseurs en costumes folkloriques des quatre régions lettones et pour entendre musiciens et chanteurs interpréter des chants traditionnels qui font de la Lettonie « le pays qui chante ». La foule est au rendez-vous. C’est l’occasion pour la Clé des Chants d’entonner quelques pièces en langue française, de communiquer avec d’autres formations, et même de chanter avec un autre groupe Put, Vejini, chant traditionnel revendiqué par les Lettons comme chant de résistance pendant les différentes périodes d’occupation de leur pays.

La déambulation dans les rues de Riga permet d’autres rencontres musicales, avec des groupes aussi inattendus et improbables que des Allemands en costume bavarois, apparemment grands amateurs de bière, avec lesquels s’engage un bref et retentissant concours de chants !

De temps à autre, on pousse la porte d’une cathédrale, d’une église catholique ou orthodoxe, et on obtient parfois l’autorisation d’y interpréter un chant sacré.

 

Mais le point d’orgue du festival, c’est le concert de clôture, qui voit se succéder sur la scène les ensembles vocaux, corps drapé de costumes colorés et brodés, tête couronnée de fleurs fraîches, et qui se termine au petit matin après « une nuit de la chanson » où spectateurs et groupes vocaux puisent dans le répertoire musical traditionnel letton et unissent leurs 30 000 voix. Un moment inoubliable… Une communion magique, comme fraternelle, qui fait frissonner dans la tiédeur de la nuit d’été…

 

Au plaisir du chant partagé s’ajoute l’attrait touristique de Riga. Ville aérée, traversée par la Daugava et par de nombreux parcs, elle dévoile au promeneur ses quartiers aux différences bien marquées : imposantes maisons colorées des riches marchands de la ligue hanséatique (association des villes marchandes de la mer du Nord autour de la mer Baltique), façades magnifiquement – voire exagérément –  sculptées de style Art Nouveau dont regorge la capitale balte, monuments divers et variés retraçant l’histoire d’une ville maintes fois sous le joug de ses envahissants voisins.

Mais on ne saurait réduire la Lettonie à sa seule capitale, aussi belle, majestueuse et calme soit-elle. Pour découvrir ce pays de forêt, respectueux de la nature, une excursion nous conduit dans le parc national de la Gauja, au N-E de Riga, où se dressent des vestiges de châteaux féodaux, comme celui de Sigulda, tout de briques construit.

Autre château, baroque celui-là, le palais de Rundale, que les Lettons n’hésitent pas à comparer à notre Versailles ! On est loin de la magnificence et de la grandeur de Versailles et de ses jardins, mais nous découvrons avec plaisir les luxueuses salles en enfilade, et dans la salle de bal dénommée aussi salon blanc, Michel nous fait entonner quelques chants, à la plus grande surprise des visiteurs !

La découverte des alentours de Riga serait restée incomplète sans un petit détour à Jurmala. Cette station balnéaire de la mer Baltique reste un endroit prisé et aligne sagement de belles maisons en bois. Quand certains préfèrent boire une bière en suivant au pub un match de la coupe du monde de football, d’autres plus téméraires tentent une mise à l’eau, pas si froide finalement malgré le vent !

La seconde partie de notre périple nous emmène à Rezekne, petite ville du Latgale, à

une cinquantaine de  kilomètres seulement de la frontière russe. Nous y faisons la connaissance de quelques choristes de l’ensemble Medicus, qui nous font visiter la salle de concert récemment construite. A nous faire pâlir d’envie ! Puis nous visitons la Synagogue verte, la cathédrale, le musée de l’histoire culturelle de Rezekne, et faisons une répétition en bonne et due forme avant les deux concerts programmés pour les jours suivants.

Après une excursion dans la région des lacs bleus (le point culminant de la Lettonie affic

he une altitude de 300 mètres !) et la visite de la basilique d’Aglona, lieu réputé de pèlerinage, nous répétons une dernière fois avant le concert qui se déroule dans la salle de concert de Rezekne. Le directeur de l’Institut français de Lettonie, M. Bonnevialle, et la chargée de mission projets culturels de l’Institut, Mme Podskocija, nous ont fait l’honneur de se déplacer depuis Riga. Nous assistons à la prestation du chœur de femmes Medicus et nous sommes sous le charme de leurs voix ; leur chef de chœur chante la partie soliste. Elles nous ont fait la part belle, nous laissant la plus longue part du concert. C’est Frédérique Gros, notre fidèle accompagnatrice, qui se met au piano, et c’est parti pour un concert où nous mettons tout notre cœur et toute notre énergie.

Les chefs des deux chœurs sont chaleureusement applaudis et remerciés de bouquets de fleurs.

Les choristes de Medicus, qui ont participé toute la semaine précédente au festival de Riga, ont trouvé le temps et le courage de nous préparer une soirée sympathique et festive. Echange de cadeaux, musique et danses folkloriques, buffet de spécialités : bonne humeur et amitié sont au rendez-vous.

Un deuxième concert est prévu dans l’église catholique de Vilani, une petite heure avant la messe. Puis les deux chœurs, réunis sur la tribune autour de l’orgue, se partagent l’interprétation des chants sacrés pendant l’office : une première pour les choristes de la Clé des Chants qui n’ont rien compris au prêche, mais l’organiste a la délicatesse de donner les départs à Michel !

Et voici deux autres souvenirs de moments bien agréables que nous vous livrons : un repas

commun avec Medicus dans le jardin de curé de l’église de Vilani avec soupe et ragoût cuits au feu de bois dans d’immenses chaudrons et servis à la louche, et la visite d’un atelier de céramique noire, avec un potier aussi authentique que son four !

L’histoire n’est pas finie. Si la première page de notre échange avec le chœur de femmes Medicus est désormais tournée, il nous reste à préparer leur venue, sans doute en 2020, et à les accueillir avec le même enthousiasme, le même dynamisme et la même générosité.

C’est une gageure, mais ô combien stimulante !